L'Aumônerie du Centre Hospitalier de Saverne

C’est par la chapelle protestante que l’on accède au bureau de Luc Wenger. Petit, sans être étroit, lumineux, le lieu est aussi accueillant que la personne.

Ecoute et cure d’âme. C’est le mot d’ordre du pasteur. Servir au bien-être de l’autre pour lui permettre de trouver du sens à ce qu’il vit en ce moment et à sa vie en général.

Luc Wenger se définit comme trait d’union.

D’abord entre le patient et le patient. Il lui donne la possibilité de formuler ses questions, ses révoltes, exprimer ce qu’il ne s’autorise pas habituellement.

Il fait un jeu de mot entre la maladie et « la mal à dit » : ce que l’on a du mal à dire peut finir en maladie. Formuler permet d’extraire ses sentiments et alors seulement on peut commencer à y voir clair.

Il se voit aussi le trait d’union entre le patient et sa famille, le patient et Dieu, le patient et le personnel soignant. Il raconte qu’une personne très à l’aise en alsacien ne comprenait pas le diagnostic, ni les conseils du médecin qui s’exprimait en français. Il a pris le relais pour expliquer dans le langage de la personne les recommandations du médecin. Tout le monde en a été reconnaissant, même le médecin qui avait conscience que son message ne passait pas.

Il se sent aussi être le témoin et utilise comme image celle du prophète Elie qui est réconforté dans sa vie personnelle en recevant de la nourriture, mais qui passe également la succession à Elisée. Il lui donne son manteau.

Ce manteau, c’est sa robe pastorale qu’il reçoit de la part de l’Eglise de Jésus Christ, puis sa blouse qu’il reçoit de l’hôpital. Cette blouse, il se l’est appropriée en déposant une étole violette sur ses épaules pour rappeler qu’il est reconnu par l’établissement de santé mais aussi et surtout qu’il est témoin de la grâce de Dieu. Pour lui, la grâce de Dieu est tendresse, non culpabilisante, accompagnante et qui ne lâche pas.

Il est témoin de Dieu et passe le témoin à Dieu, aux collègues pasteurs (qui prendront en charge la suite de la vie du patient), à la famille.

Par respect du secret professionnel, l’aumônier ne dira jamais la présence d’un patient à l’hôpital, sauf si la famille le demande expressément. En effet, il appartient à la liberté de chacun de le dire ou non.

Si vous êtes amenés à être hospitalisés, et que vous en éprouvez le besoin, vous pouvez soit le signaler directement à l’aumônier, soit en parler au pasteur de votre paroisse qui passera le relais à l’aumônier.

Depuis la fin du mois de juin, Luc Wenger sillonne l’hôpital, passe toutes les portes, rencontre autant de monde qu’il le peut. Il se sent bien là où il est, connu et reconnu. 

Il aimerait que l’on puisse lui signaler plus facilement quand on a besoin de lui. Un patient agité, ou qui n’a pas de visite, une famille en détresse…Ou tout simplement quand un membre de la famille est hospitalisé.

Nous lui souhaitons bon vent, et un ministère béni, soutenu par le souffle régénérateur du Tout Autre.